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2 avril

Cycle les années psychédéliques




Pour notre première séance d'avril, les mercredis du cinéma accueille de nouveau l'association Cinéma et Musiques, pour son cycle les années psychédéliques.
En effet, Cinéma et Musiques
présente Mercredi 2 avril 2008 à partir de 17 H 30, en amphi 11E (bâtiment Halle aux Farines), 2 films pour une seule séance !



Psych-Out.
Un film de Richard Rush (1968), vostf, couleurs, avec Jack Nicholson, Bruce Dern, Susan Strasberg, The Seeds, The Strawberry Alarm Clock

Un an après The Trip, signé Roger Corman et distribué par AIP, Jack Nicholson eut l'idée de poursuivre dans la veine du film psychédélique en signant un nouveau scénario, cette fois confié au réalisateur Richard Rush (qui plus de 20 ans plus tard réalisera le sulfureux Color of Night avec Bruce Willis). Le script de Nicholson, jugé trop expérimental, et donc certainement tout aussi déstabilisateur que le film de Corman, fut remanié par les pontes d'AIP, probablement échaudés par leur expérience précédente, avec un réalisateur se défonçant au LSD dans le but avoué de mieux cerner son film.
Total : l'intrigue se fit plus linéaire et Nicholson ne fut pas crédité au scénario. Ce qui ne l'empêcha pas de jouer dans ce film, nommé Psych-Out, en compagnie des autres rescapés de The Trip que furent la belle Susan Strasberg et le talentueux Bruce Dern.
L'histoire est fort simple : Jenny (Strasberg), jeune femme sourde, a fugué de chez elle pour aller rejoindre son frère à San Francisco en pleine période psychédélique. Sur place, elle constate que son frère n'est plus à l'adresse prévue, et tentera de le retrouver avec l'aide d'une bande de musiciens hippies dirigée par Stoney (Nicholson).
Et c'est donc parti pour 1h25 de délires psychédéliques en continu. Tout y passe : image kaléidoscopique, flous, éclairages aussi bariolés que les décors et que les costumes, séquences d'hallucinations... Des effets de style bien entendu très kitsch, mais pourtant pas désagréables. Principalement les hallucinations, très beaux moments d' onirisme faisant plonger le film dans une ambiance fantastique (les murs qui se mettent à fumer, la fille se noyant dans une piscine en flammes) voire horrifique (ce pauvre bougre qui sous l'influence du LSD voit ses amis sous forme de morts-vivants avant de remarquer que lui-même est en train de pourrir).
Bien sûr, nous avons également droit à des scènes musicales, généralement des grands solos de guitare joués par Nicholson (?) dans des boites de nuit tout ce qu'il y a de plus 60's. Pourtant, elles ne sont pas gratuites : Stoney va ainsi connaître le succès, ce qui amène de profonds débats sur l'idéal hippie : doit-il faire passer le succès avant ses idéaux et donc intégrer une société qu'en principe il rejette ? Une problématique très ancrée dans le contexte de réalisation du film, et qui ne trouve plus guère d'écho aujourd'hui, tant les mouvements marginaux se révèlent bien moins développés que ne l'était le psychédélisme à l'époque, sans compter leur finalité forcément différente.
Derrière ce questionnement existentiel finalement seulement effleuré se trouve aussi une description relativement minutieuse de la vie en communauté hippie, et sa perception par un personnage (celui de Strasberg) qui n'est au début pas hippie. Appartements bondés de gens dormant un peu partout, vie oisive, drogues à tout va, humour très particulier (un enterrement qui tourne à la fête), conception philosophique de l'art (le domaine le plus important dans la vie des hippies du film), bref, de quoi décontenancer l'héroine. C'est une véritable introduction à la vie hippie qui lui est présentée, à elle mais aussi aux spectateurs.
Bien sûr, les rires pourront fuser de la part de spectateurs modernes que nous sommes, mais bon, l'optique du film n'était assurément pas de transmettre une idéologie, mais davantage de la faire découvrir sous forme d'une docu-fiction adressée à la population de l'époque. Les relations entre personnages sont également abordées, et à travers elles sera abordé un autre questionnement idéologique : celui des sentiments amoureux. Liberté sexuelle ou jalousie ? Stoney sera tiraillé entre ses opinions personnelles et les conseils de ses amis hippies. Là encore, pas véritablement de réponse...
Psych-Out est donc un véritable film d'exploitation, clairement adressé à un jeune public d'une époque donnée. Evidemment, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais ce que le film a perdu en crédibilité au fil des années, il l'a regagné grâce au décalage et à la curiosité vis-à -vis d'une époque toujours très réputée mais qui commence à se faire sérieusement distante...

Psychovision



Zachariah
.
Un film de George Englund (1970), vostf, couleurs, avec Don Johnson, Country Joe and the Fish, The James Gang, Elvin Jones

Certains films empruntent à l'art de la réception chic. On invite des musiciens de renom : Country Joe and the Fish, le batteur de Coltrane Elvin Jones, The James Gang, Doug Kershaw, quelques comédiens dont Pat Quinn, qui venait d'avoir le rôle principal dans Alice's Restaurant, le fils d'Arthur Rubinstein, John. Le maître des cérémonies avait aussi voulu pimenter la soirée en invitant le Firesign Theatre, une bande d'humoristes qui navigue entre Zappa, les Fugs et Woody Allen, ainsi que le discret Joe Massot, metteur en scène du méconnu Wonderwall. Voilà . On a construit une vague histoire convoquant les personnages de la Bible _ Cain, Zachariah, Matthieu _, et on les a placés dans l'Ouest. Cela donne un cocktail curieux : le premier western électrique qui aurait besoin de béquilles pour marcher.

Jonathan Farren, Ciné-Rock, Albin Michel, 1979




 
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